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CinePE

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20 mai 2009

Quand le public s'exprime...

estranho"Estranhos". Étrange.

Le dernier film de la soirée a été le long métrage "Estranhos", du réalisateur Paulo Alcântara. Son stoire et structure narrative simples ont réussi à susciter dans le public les réactions les plus antagones: à côté de moi, par exemple, un groupe d'étudiants en audiovisuel n'arrêtait pas de critiquer le montage et le son, et de temps en temps un sonore "quel film m******" pourrait être entendu dans la salle. Et pourtant le film a été chaudement applaudi! 

Paulo Alcântara a choisi de raconter plusieurs histoires dans une seule, stratégie assez fréquente dans le cinéma. Une institutrice veut revoir les filles qui sont avec le père alcoolique, et qui est aimé en sécret par un boucher et par le directeur de l'école où elle enseigne.  Une ex-prostituée souffre des abus du mari, mais décide d'accepter sa peine. Un braqueur gay et son partner. Deux enfants qui découvrent le premier amour. Peu à peu les personnages si revèlent au public et le drama (qui au fond n'est pas si dramatique comme nous l'avons imaginé) augmente. À la fin, tous les personnages arrivent  à un même point.... Happy or tragic ending, c'est à vous d'en tirer votre interpretation!

Weird.

 

Je peux seulement vous dire que, étant une bonne fille de Pernambuco et respectant les lieux communs de ma région, je suis d'accord avec la phrase "ce qui vient de Bahia ne peut pas être sérieux".

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19 mai 2009

"Eden à l'ouest"

Un des films les plus attendus cette année est Eden à l‘ouest, du cinéaste grec Constantin Costa-Gavras, qui aura sa première brésilienne au CinePE. Costa-Gavras vient seulement à Recife, sans passer par Rio de Janeiro ou São Paulo. Le réalisateur est connu par sa production axé sur des contenus à teneur politique, et son oeuvre majeure est "Z", film qui a reçu l'Oscar de meilleur film étranger en 1969.

eden

Dans "Éden à l'ouest", Elias, joué par l'acteur italien Riccardo Scamarcio, quitte son pays dans la recherche d'une vie meilleure. Plein d'espoir, il se trouve sur un grand navire porte-conteneurs remplis d'autres personnes qui fuient les guerres ou la famine sur le même voyage à travers la Méditerranée. Le navire est couvert d'immenses voiles pour empêcher les regards indiscrets du survol des forces de sécurité, en direction de la forteresse de l'Europe. Pour eux, il ne s'agit pas d'un déplacement purement géographique mais d'un voyage en direction d'eux-mêmes, une redécouverte. Elias est en direction de Paris, avec un vieux manuel de la langue où il a étudié pendant un an dans sa poche.

Échoué sur une plage grecque, il est réveillé par une balle qui rebondit sur lui. Un peu plus loin, derrière les rochers, il voit un groupe de touristes dénudés. Pour sortir de là, il décide de faire l'inverse de ce que les immigrants illégaux font: il enlève ses vêtements. L'absurdité d'être dans la clandestinité, complètement exposé!  Le réalisateur Costa-Gavras nous met dans une version extrême de l'Europe, là où il y a d'une côté les riches et de l'autre les opprimés. Le camp de vacances où il arrive est la parfaite métaphore de l'Europe que les clandestins cherchaient: il s'agit d'un magnifique jardin d'Eden, un monde parfait, avec de nombreuses plantes luxuriantes, de la nourriture, des boissons et de l'argent. Il est habité par les quelques chanceux et entouré de murs cachés surveillés par des hommes avec des chiens.

Quand Elias voyage à travers le continent pour se rendre à Paris, il passe par les immigrés qui travaillent autour d'une usine de recyclage, il rencontre les Tsiganes et les sans-abri. Bien que Elias soit un personnage très fort, il est difficile d'obtenir l'approbation ou le respect des autres lors qu'il sait être dans l'état lamentable d'un étranger en situation irrégulière, un outsider

Elias n'est pas vraiment partie de quelque chose, et pourtant, il pourrait l'être. Il habite un univers qui est si proche du nôtre, il est le propre monde qui vous entoure (n'oubliez pas que l'Europe est aussi un pays largement influencé par les vagues d'immigration!). Un monde dans lequel chaque personne peut être une menace ou une bénédiction pour vous. "Éden à l'ouest" a été présenté à la Berlinale 2009, et si vous ne l'avez pas vu, il ne faut pas manquer ce voyage.

 

Photo: Allocine.fr


18 mai 2009

Le long voyage de KFZ-1348


08_03_01_FilmeExAJornLe film "KFZ-1348", de Marcelo Pedroso et Gabriel Mascaro, a proposé un voyage à travers les souvenirs de huit personnes qui ont été les propriétaires de la même Coccinelle, de la São Paulo des années 60 pour se terminer à Recife. Abandonné dans un dépôt de la capitale de Pernambuco, le véhicule sert de point de départ d'une enquête de la subjectivité et de la gestion au jour le jour les propriétaires de la voiture. Quarante ans d'histoires personnelles qui s'entrecroisent avec la très récente histoire du pays. La saga des "KFZ-1348" démontre l'importance que la voiture a eu sur la vie de ses propriétaires, un point de vue sur le Brésil années 60 jusqu'à aujourd'hui, à partir de la fenêtre de la Coccinelle.

L'idée du film est d'utiliser une des voitures les plus populaires dans le monde comme un objet qui symbolise le début de l'industrialisation du Brésil. En fait, la Coccinelle est une icône de la consommation, de valeurs globales de la protection sociale, et a représenté la naissance de l'industrie automobile brésilienne.

À travers ses personnages, le film présente un panel de divers milieux sociaux, culturels, voire ethniques de la société brésilienne. Le premier propriétaire était un jeune ingénieur civil passionné par le boom de développement que le Brésil vivait dans les années 60. Passant ensuite à une propriétaire de station service qui réfléchit sur le paradigme de combustibles fossiles comme matrice énergétique, la voiture ira également tomber sur les mains d'un coiffeur qui crée des formules pour la naissance des cheveux et un ancien clochard devenu pasteur qui construit une église à côté de sa maison. Presque comme un point de connexion entre tous les propriétaires il y a un mécanicien qui vit comme un ermite, entouré par les carcasses de voitures abandonnées, dont la "KFZ-1348".

Cette belle métaphore du voyage, des relations humaines et de la perte de valeur (marchant et personnel) est en parfaite synthonie avec le thème de ce 13ème CinePE, et nous n'avons qu'à souhaiter une très longue et prospère vie à "KFZ-1348"!


17 mai 2009

L'embarquement: impressions du premier jour

Premier jour de festival, et voilà mes premières impressions. Arrivée au Centre de Congrès, je dois avouer que j'ai été impressionnée. Le parking bondé, j’entre et me laisse transporter par une atmosphère pétillante : nous, le public, mais aussi des stars de la télévision, les acteurs, les réalisateurs circulent tranquillement à l’entrée, ce qui donne à la place une couleur particulière. Une fois montée la rampe d’accès à l’immense lounge, nous trouvons la zone de restauration avec les dizaines de stands où il est possible boire et manger de la nourriture typiquement nordestine.. Un rêve pour ceux qui viennent du Sud du Brésil, je dois dire.

pilotosUn peu plus tard une sorte de tunnel et des personnes habillés comme des fonctionnaires de compagnies aériennes reçoivent les visiteurs. J'ai trouvé étrange, mais on se rend vite compte que cela faisait partie de la stratégie publicitaire du festival: entrer dans une salle de cinéma  pour regarder un film, ce serait comme faire un voyage par avion. Sympa. Avec un peu d'imagination tout est possible. Avant d'entrer dans l'avion, cependant, j’ai décidé de boire quelque chose  et voir un peu de l’interaction des cinéphiles de Recife. Ce jour-là il y avait quelque chose de bizarre. Dans un coin du hall il y a un écran. J'ai pensé: il doit  transmettre ce qui se passe à l'intérieur de l'avion pour ceux qui ont manqué le vol. J'ai ensuite découvert que non, mais je vais en parler plus tard.dsc00572

Installée dans le siège, très mal à l'aise, par ailleurs, et était en attente de la reprise de la session. Le présentateur annonce les films. Le premier est un documentaire sur le compositeur Paul Vanzolini et le second est une fiction d'un cinéaste de Pernambuco, un médecin nommé Wilson Freire. Les producteurs et les équipes montent sur la scène, parlent un peu de leur films, racontent quelques anecdotes, le présentateur disparait et la projection commence. Le documentaire a été intéressant, ceux qui aiment la musique auraient dû être heureux. Mais l'autre film. Pause. Quoi dire ? Qu'est-ce que c'est que ça? Apparemment, il ne s'agissait pas seulement de moi, je ne suis pas intolérante et par ailleurs très cinéphile, mais ma patience arrivait à sa fin. Peu à peu, les gens on commencé à partir, et quand je suis arrivé à ma limite, j'ai décidé de me joindre à eux.  

Dehors, à ma surprise, les choses bougeaient ! J’ai finalement compris à quoi servait l’écran géant installé sur le hall : pour transmettre le match de la finale du championnat de foot régional.  Les supporteurs avaient le visage plein de bonheur et criaient et s’embrassaient. Comme je ne suis pas une fanatique de foot et ne voulait pas risquer de perdre le dernier bus pour rentrer, je m’en suis allée. Sur le chemin de retour je me demandais s'il serait utile de revenir un autre jour au Festival, quand au premier jour le foot a plus de succès que les films en exhibition. Dans les rues, j'ai vu les bars pleins de gens à boire et à parler, ignorant complètement l’univers parallèle qui est le CinePE, et cette sorte d'empire des rêves qui se forme autour de cette manifestation. Mais dans les journaux, la télévision, tout le monde dit que le festival est très important pour la culture de Pernambuco. Donc, si vous voulez venir, demain je serai là. Si on a de la chance il y aura la télénovela dans l’écran géant.

 

17 mai 2009

La créativité hors-festival

Pour voir comment un festival est vendu par les publicitaires de la région... Chaque année le CinePE a un "thème" travaillé dans les pièces de communication bien comme dans la déco des spaces de projection. Cette année la MartPet, agence responsable pour l'identité visuelle du festival, a crée des annonces et des actions de no media qui a mon avis devraient être mises dans la sélection officielle!

cinePELe moto de la campagne est le slogan "Cinéma. Ici vous voyagez" et en plus des traditionnels spots pour la télé et la radio nous trouvons des cartes postales qui ont été distribués dans des lieux de grand circulation, la mise en décor du hall d'entrée du centre de congrès (dont je parlerai dans un prochain post) et une action de no media qui m'a frappé à mon arrivée à l'aéroport de Recife: devant les gates, une fille tenait un affiche disant "Voulez-vous voyager de nouveau? Allez au CinePE". Génial!!!

Photo: Geise Fiscina

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14 mai 2009

Lights, camera, action!

Bienvenu au CinePE, le festival du cinéma et de l'audiovisuel très connu par sa ambigüité: dans les dernières années le CinePE s'est consolidé comme le plus grand festival de cinéma de la région Nordeste (en nombre de films en compétition   et de spectateurs par soirée), mais aussi comme lieu de morte naturelle de plusieurs pièces qui ne verront jamais le jour dans une salle de cinéma hors compétition....


mostraPEMalédictions et vaudous à part, l’image dans l'esprit des producteurs, des réalisateurs, des journalistes et des personnes qui travaillent avec l'audiovisuel dans l'ensemble du pays est certainement une seule : le public. Public de masse, très hétérogène, voilà ce qui rend ce festival si spécial.  Il existe un consensus: il n’existe aucun autre festival de cinéma au Brésil qui apporte une plus grande somme d'audience, une moyenne de 3,5 mille personnes par nuit.

Et dans cette 13ème édition, le CinePE encore une fois montre ses superlatifs numéros. En plus des sessions en parallèle exhibés au cinéma de la Fondation Joaquim Nabuco (Fundaj), le Teatro Guararapes, métamorphosé d'une méga salle de projection, accueille pendant neuf jours les films en compétition et une exposition sur le 7ème art.

 

La programmation est disponible ici. Enjoy !!!!

Photo: Geise Fiscina

 

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